Gestion de soi

15 octobre 2024

8 min.

Comment diminuer son hyperconnectivité au travail?

Aujourd’hui, parler de gestion du temps sans mentionner l’hyperconnectivité, c’est un peu comme essayer de faire une pizza sans pâte – ça ne marche pas! La frontière entre le temps de travail et le temps personnel devient floue, et cela peut avoir des conséquences importantes sur notre bien-être.

Qu’est ce que l’hyperconnectivité?

L’hyperconnectivité est notre l’état de connexion quasi permanente aux outils technologiques (courriels, plateformes collaboratives, réseaux sociaux, etc.), aussi bien dans la sphère professionnelle que privée. Si cette hyperconnexion, par définition, nous permet de rester informés et efficaces, elle peut aussi devenir envahissante et entraîner une surcharge cognitive.

Des enquêtes réalisées en 2020 et 2023 ont montré que le fait d’être constamment connecté ou de recevoir trop d’informations à la fois peut avoir des effets négatifs importants comme une augmentation du stress, une baisse de satisfaction au travail, et de l’épuisement professionnel.(1,2)

En gros, ces situations rendent les employé·es moins productif·ves, car ils se sentent submergé·es et ont du mal à décrocher du travail.

Pourquoi diminuer son hyperconnectivité au travail?

Imaginez ceci : vous êtes en pleine visioconférence, concentré·e sur une discussion importante. Soudain, une notification surgit sur votre écran, suivie d’une autre, et d’une autre – des courriels urgents, des messages Slack, des alertes sur votre téléphone. Vous tentez de tout suivre, mais au final, vous perdez le fil de la réunion… et vous ressentez un profond sentiment d’épuisement!

Ou alors, au moment de vous coucher, vous ouvrez par réflexe votre appli de courriels, et tombez sur un message préoccupant qui est arrivé après les heures de bureau. Même si vous résistez à la tentation d’y répondre tout de suite, vous passez les prochaines heures de la nuit à ruminer la situation au lieu de tomber dans les bras de Morphée comme vous menaciez déjà de le faire pendant le visionnement du plus récent épisode de votre émission préférée.

Ces scénarios vous sont-ils familiers? C’est l’une des conséquences directes de l’hyperconnectivité. Non seulement elle altère notre capacité à nous concentrer, mais elle peut aussi provoquer un stress important. La pression de répondre rapidement à chaque sollicitation réduit notre autonomie décisionnelle et contribue à l’apparition de risques psychosociaux.

Diminuer son hyperconnectivité, c’est se donner le droit à la déconnexion et rétablir un rapport sain avec la technologie. Cela permet non seulement de préserver son bien-être mental, mais aussi de regagner en efficacité au travail. Une étude menée par l’Association for Psychological Science a montré que 96 % des personnes voient leurs performances diminuer en cas d’interruption, car il devient plus difficile de se recentrer sur la tâche en cours, ce qui se traduit par une réduction de la productivité et de la précision. Selon une étude de l’Université de Californie Irvine, il faut en moyenne 23 minutes pour se reconcentrer pleinement après une distraction.(3,4)

Imaginez après une journée entière d’interruptions!

Illustration de l'hyperconnectivité. Personne dormant sur un canapé. Un téléphone mobile et une tablette sont visibles en avant-plan.

Comment réduire son hyperconnectivité?

La réduction de l’hyperconnectivité commence par la prise de conscience de son propre comportement face à la technologie. Voici quelques pistes concrètes pour y parvenir :

1. Faites un bilan de vos habitudes numériques

Prenez une semaine pour observer vos interactions avec vos outils technologiques. À quelle fréquence consultez-vous vos courriels? Passez-vous d’une plateforme de messagerie à une autre? Combien de temps consacrez-vous à la gestion de vos notifications?

Supposons que vous êtes un·e gestionnaire de projet. Entre les courriels, les messages Slack et les notifications en tout genre, vos journées défilent sans répit. Vous êtes tellement absorbé·e par les plateformes de communication que vous n’aviez même pas réalisé que vous y passez plus de 6 heures par jour!

Ça met les choses dans une autre perspective, n’est-ce pas? (Et il y a moyen de s’en sortir, on vous le promet!)

2. Identifiez les automatismes à changer

Prenez un moment pour réfléchir à ce qui est vraiment important dans votre quotidien professionnel. Est-ce que consulter votre téléphone dès le réveil ou répondre aux courriels à tout moment est vraiment indispensable? Et si vous vous demandiez quelle place vous souhaitez vraiment donner à la technologie?

Une piste intéressante ici peut très certainement être la mise en place d’une politique de droit à la déconnexion pour vous et votre équipe. En réduisant les échanges en dehors des heures de travail, vous créez de meilleures conditions vous permettant de retrouver un bien meilleur équilibre entre vie pro et vie perso. Après tout, des recherches mises en avant par le Forum économique mondial indiquent que les politiques de droit à la déconnexion contribuent à renforcer l’engagement des employé·es et à réduire l’épuisement professionnel.(5)

Alors, pourquoi ne pas tenter l’expérience vous-même?

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3. Fixez des limites claires

Les technologies ne doivent pas contrôler votre emploi du temps, même durant vos heures de travail! Imaginons que vous êtes un·e travailleur·euse autonome. Vous avez l’habitude de vérifier vos messages à toute heure de la journée, sans vraiment de limite. Il n’y a pas à dire, à la longue, votre charge mentale en prend un coup.

Plutôt que de vous sentir constamment submergé·e, fixez des plages horaires pour consulter vos courriels ou messages professionnels. En dehors de ces périodes, donnez-vous le droit de vous consacrer à autre chose. Utiliser des outils comme le mode « ne pas déranger » peut vous aider à retrouver une concentration plus solide et à renverser votre niveau de stress à la baisse. Ça donne envie d’essayer, non?

4. Pratiquez la pleine conscience

Réduire son hyperconnectivité, c’est aussi apprendre à pratiquer la pleine conscience, c’est à dire être plus présent·e dans ses activités. Prendre quelques minutes chaque jour pour se recentrer, respirer et déconnecter mentalement peut faire une grande différence dans votre bien-être. Intégrer des moments de calme permet de mieux gérer les sollicitations technologiques et de réduire les risques psychosociaux liés à l’hyperstimulation.

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En adoptant ces pratiques, vous pourrez non seulement réduire votre hyperconnectivité, mais aussi prévenir les effets néfastes qu’elle peut engendrer, comme l’épuisement professionnel ou l’anxiété. Prenez le contrôle de votre relation avec la technologie et faites en sorte qu’elle vous aide à être plus efficace, sans pour autant compromettre votre bien-être.

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Références

 

1. Borle, P., Reichel, K., Niebuhr, F., & Voelter-Mahlknecht, S. (2021). How are techno-stressors associated with mental health and work outcomes? A systematic review of occupational exposure to information and communication technologies within the technostress model. International Journal of Environmental Research and Public Health, 18(16), 8673.

2. Becker, D., Kaltenegger, H., & Dragano, N. (2023). Associations of technostressors at work with burnout symptoms and chronic low-grade inflammation: A cross-sectional analysis in hospital employees. International Archives of Occupational and Environmental Health, 97(1), 57–68.

3. Foroughi, C. K. (2016, May 31). Even small distractions derail productivity. Association for Psychological Science.

4. Mark, G., Gudith, D., & Klocke, U. (2008). The cost of interrupted work: More speed and stress. In CHI 2008 Conference Proceedings. University of California, Irvine.

5. World Economic Forum. (2022, January 17). The right to disconnect: What employers can learn from new laws in Europe. World Economic Forum.